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5 décembre 2017
par Jennyfer SOUDEL

BENIN - Réalité de terrain

Sur la piste de Kouarfa, les tas de bois s’alignent, les piles de charbon égrènent le paysage... D’un côté les femmes reviennent au village les têtes chargées de bois, de l’autre des mobylettes transportent des sacs de charbon vers la ville de Natitingou.

La ressource en bois reste encore « visiblement » présente dans l’Atakora,cependant de façon prégnante la pression anthropique fait reculer le couvert forestier, 66 % de moins en 35 ans au Bénin. “Il y a quelques années encore, cette zone à l’entrée de Tanguiéta était recouverte d’une forêt étendue et dense ”, aujourd’hui c’est un champ clairsemé d’arbustes.

L’utilisation du bois de feu et du charbon de bois pour la cuisson sont les principaux facteurs de dégradation des écosystèmes forestiers. D’autres causes viennent impacter la déforestation : l’usage du bois pour la construction, l’agriculture extensive et itinérante...
Les autorités compétentes font des tentatives timides pour réguler les marchés de bois et de charbon de bois, pour gérer durablement les massifs forestiers mais elles ne disposent pas de moyens pour affronter l’ampleur du problème.

Le charbon de bois, plutôt destiné aux zones urbaines est peu utilisé en milieu rural, car il est trop coûteux. En ville, il est plus difficile de s’approvisionner en bois, les espaces pour la cuisson sont plus réduits et le charbon de bois plus pratique. La production du charbon de bois représente une source additionnelle de revenus pour les ménages ruraux, mais les processus traditionnels utilisés pour la fabrication restent peu efficaces, il faut plus de six kilos de bois pour faire un kilo de charbon.

Au village, à l’entrée des cours d’habitations, on est immédiatement frappé par le nombre de foyers qui sont présents, une petite case fait aussi souvent office de cuisine. Utilisée lors de la saison des pluies, on y stocke le bois, on y fait sécher du maïs ou du tabac, il est à peine soutenable d’y rester quelques minutes tant la fumée attaque les yeux. Les habitants des zones rurales, ont une importante activité de transformation des denrées qu’ils produisent, et les cellules familiales sont particulièrement nombreuses.

On s’active à faire bouillir de l’eau, fumer de la viande, préparer la pâte, la sauce et la viande qui l’accompagnera, faire cuire le karité, ou torréfier le manioc... sur des foyers trois pierres alignés. Pour cela, ici, les femmes réalisent la corvée du bois de 7h à 10h, plusieurs fois par semaine.

Ailleurs, au Bénin, près de 80 % de la population dépend de la biomasse pour cuisiner. La demande en biomasse énergie est en constante augmentation, combien de temps encore le milieu naturel pourra t-il faire face ?


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