Sur cette période, Inti Llapu au Chili a réalisé 410 cuiseurs solaires, lors de 30 stages de fabrication accueillant en moyenne 25 personnes à chaque fois (12 stages en zone rurale, moyenne de 400 km parcourus à chaque fois), dont le salaire moyen est d’à peine 190 US$. Les stages sont composés de 67% de femmes et de 33% d’hommes. Au cours de cette période, Inti Llapu a également initié un projet de fours améliorés en terre cuite, destinés à la cuisson du pain. Globalement, la demande sur place est très forte. Au cours de cette période, l’équipe s’est agrandie, elle accueille désormais trois personnes supplémentaires, dont un soudeur, ce qui ouvre des perspectives vis-à-vis des outils à base d’acier que souhaite diffuser Inti Llapu (douche solaire avec tubes de cuivre, cuiseurs à bois économes, etc). Enfin, la fin de l’année 2008 a été marquée par un nouveau projet, également lancé en Argentine : la diffusion massive de cuiseurs à bois économes à brique isolante (CBBI). L’idée de ce nouveau projet est de répondre à une demande aujourd’hui non satisfaite : la fourniture des populations en cuiseurs à bois très performants. A terme, le souhait est bien sûr de maintenir un projet local, avec une fabrication locale.

Inti Llapu bénéficie des avantages que lui procure son autonomie juridique comme la recherche de fonds locaux et internationaux. Par ailleurs, la capacité d’innovation et le dynamisme caractéristique d’Inti Llapu en font une vraie « locomotive » pour les autres équipes. Vis-à-vis des partenariats, si le projet subventionné par le PNUD s’est clôturé en juin 2008, le contact avec cette agence internationale est très positif. C’est également le cas avec la CONAMA, Ministère de l’Environnement, qui a d’ores et déjà proposé de nouveaux projets à l’étude. Les contacts effectués avec les collectivités locales perdurent, d’autant que le travail social réalisé avec les cuiseurs écologiques a apporté une réelle plus-value dans certaines communautés. Enfin, il faut noter les contacts récurrents d’Inti Llapu avec des entreprises privées, qui financent à 100% certaines actions.

En 2008, l’équipe bolivienne a réalisé 25 stages, dont 5 en partenariat avec l’ONG Suisse Voix Libres, ce qui aboutit à 500 cuiseurs solaires. Globalement, les stages se sont déroulés dans la région de La Paz (Altiplano), Potosi et Cochabamba, aux températures plus clémentes.

L’équipe basée à La Paz, parcourt en moyenne 450 km pour atteindre les communautés demandeuses. Dans les zones d’intervention, le salaire moyen est de 112 Dollars US par mois (environ 3 dollars par jour), et les participants aux stages sont majoritairement des femmes (64%).

Un an après avoir déposé les statuts à la Préfecture de La Paz, au 31 décembre 2008, Inti Illimani est en attente de sa reconnaissance officielle par la Préfecture... L’actualité politique très chargée de la Bolivie fait subir une forte inertie à tout le système bureaucratique, et induit la lenteur de la moindre démarche administrative.

Ces cuiseurs bénéficient à 90% à des familles vivant dans trois bidonvilles où l’équipe a l’habitude d’intervenir. Sur place, la population est constituée essentiellement de mères célibataires ayant quitté les zones rurales du Colca, de Cusco et même de Puno, pensant trouver une vie meilleure en ville. Elles représentent 85% des participants. Le revenu moyen est de 116 US$. Les faibles perspectives d’emploi obligent parfois les femmes à brûler des bouteilles en plastique pour cuire leurs repas ! Ce qui démontre bien la pertinence des cuiseurs solaires du point de vue tant économique que sanitaire.

Tout comme pour l’équipe de Puno et celle de Bolivie, l’équipe d’Arequipa a bénéficié des connaissances des volontaires missionnés par le programme « Action Carbone » (association de Yann Arthus-Bertrand : Good Planet). Cela a été une très bonne expérience pour ces équipes. La démarche du calcul des économies de combustible faites grâce à l’utilisation des cuiseurs est parfaitement intégrée et assimilée indirectement à l’autonomisation. L’obtention de ce label va permettre à terme aux équipes, de vendre directement le CO2 économisé, et donc de recevoir des fonds.

L’équipe d’Arequipa manque encore d’appui pour aboutir à son autonomisation juridique. Cette équipe a en effet connu une croissance très rapide, qui a sans doute surpris ses membres, non préparés à cette croissance exponentielle. L’autonomie technique est effective pendant les stages, mais c’est l’autonomie organisationnelle et administrative qui rencontre quelques difficultés. Le travail réalisé par deux bénévoles français aux mois d’octobre et novembre a permis de redéfinir des fiches de poste et de mettre au point un règlement intérieur. Par ailleurs, cette équipe bénéficie d’un contexte très « favorable » pour ses activités, dans la mesure où la demande en cuiseurs solaires est encore très loin d‘être satisfaite (tant pour les populations pauvres à qui nous nous adressons que pour les populations aisées d’Arequipa de plus en plus attirées par les cuiseurs) et parce de nombreux partenariats émergent. C’est le cas avec la Fondation suisse SAHEE qui va subventionner les activités de cette équipe pendant trois ans à partir de 2009, avec un financement de 150 cuiseurs solaires par an.

Créée en juin 2008, l’équipe d’Argentine, nommée « Solar Inti » a réalisé 4 stages, et 81 cuiseurs solaires. Le revenu moyen des participants est de 240 US$, ressources plus élevées que les autres pays car le coût de la vie est aussi beaucoup plus important.

Le territoire d’action de cette nouvelle équipe est la Province de Salta, au Nord Ouest de l’Argentine. La Ville de Salta, capitale de la province de Salta, et une des plus importantes cités du nord du pays. Elle compte plus de 500 000 habitants (une croissance démographique de près de 30% en moins de 10 ans). La ville est située au pied oriental de la Cordillère des Andes, à quelques 1187 mètres d’altitude. Dans les dernières décennies l’aire urbaine s’est étendue et a atteint des localités voisines, formant ainsi ce que l’on appelle le Grand Salta. La province de Salta, dont la majorité des territoires se situe entre 3000 et 5800 mètres, compte plus d’un million d’habitants. A noter que le PIB par habitant est inférieur de 50% au PIB moyen du pays. Cette province se caractérise par des hauts plateaux et leur climat aride, sec et froid.

Au Pérou, l’équipe de Puno a réalisé 20 stages entre le 1er janvier et le 31 décembre 2008, dont 16 en zone rurale, à une moyenne de 140 km de distance, pour un total de 400 cuiseurs solaires. Les participants aux stages sont à 53% des hommes et à 47% des femmes. Le revenu moyen est de 117 US$ par mois. A la fin de l’année, l’équipe a pour la première fois proposé de réaliser des stages avec deux équipes opérationnelles de trois personnes. Ces équipes étaient composées d’un seul technicien instructeur, d’une formatrice cuisinière et d’une personne polyvalente (trois personnes au lieu de six en temps normal), intervenant dans la partie technique et dans la partie de préparation des cours théoriques. Cette nouvelle formule démontre une réelle capacité d’organisation. Au cours de ces stages, un volontaire d’Action Carbone a intégré l’équipe pour réaliser les « kitchen tests » et « kitchen surveys » indispensables à l’obtention du label « Goldstandard ». C’est la coordinatrice financière qui a été formée par le volontaire pour pouvoir ensuite répliquer seule ce type d’enquête tous les deux ans comme le stipule la méthodologie.

Petit coup d’oeil rapide sur les résultats de l’année 2007, nombre de stages, de cuiseurs, de bénéficiaires... Et tout ça, grâce à vous, un gros merci !!

Bonheur, c’est le progrès qui arrive ... Copiapo, décembre 2007

"Nous ne sommes pas reconnus comme des travailleurs, pourtant l’exportation des fruits et légumes représente la deuxième source de revenus du pays, après le cuivre". Nous sommes dans une vallée fertile du Chili. Effectivement, les cueilleurs ne bénéficient pas de tous les avantages sociaux des autres salariés car ils sont des travailleurs saisonniers. Alors, quand il faut sortir plus de 10% du salaire (minimum) pour payer le gaz servant à la cuisson des aliments, l’arrivée du cuiseur solaire est une révolution. Il a fallu travailler dur pour avoir ce fameux cuiseur ; écouter les explications des animateurs d’Intillapu ; reproduire les gestes avec des mains gourdes, plus habiles à travailler la terre et à laver le linge qu’à utiliser un tourne visse et autres outils ; tenter des gestes précis ; mesurer, mais comment faire quand la vue baisse, sans budget pour les lunettes. A 25 ou 85 ans, elles et ils ont dépassé leurs difficultés pour monter leur cuiseur, les plus habiles aidant les autres. Les femmes cuisinant solaire depuis quelques mois ne tarissent pas d’éloges. "Je l’appelle la petite merveille". Et de citer tous les avantages que vous connaissez : "C’est meilleur", " quand je rentre du travail, c’est cuit", "on a plus de temps libre"," je prépare tout et je vais aux champs"," on fait des économies de gaz et de bois" … etc. Ces stages sont réalisés par l’association chilienne Intillapu -Le Soleil d’Or- avec l’appui de Bolivia Inti - Sud Soleil et, en 2006 et 2007 l’appui complémentaire du PNUD.

Multiplier les cuiseurs solaires, les cuiseurs économes à bois, les marmites norvégiennes, c’est indispensable. Au Chili, en Bolivie, au Pérou et ailleurs dans le monde, des milliers de familles attendent ce bonheur. Par votre soutien, l’utopie est chaque jour un peu plus réalité.

Thérèse CONVERT est la présidente de l’association "Connaissance des Andes", basée en Corrèze, qui a à coeur de sensibiliser le grand public à la région andine : ses richesses et ses problématiques !!

En 2007, l’équipe de Bolivie a organisé 20 stages de construction de cuiseurs solaires, équivalents à un total de 393 cuiseurs solaires. Près de 60% des stages ont lieu en zone rurale, à plus de 400 kilomètres de distance, ce qui implique pour cette équipe un temps moyen de voyage aller/retour de 16 heures !

Les familles ayant participé aux stages vivent avec un salaire moyen de 100 dollars US par mois, soit 2,13 € par jour… Les stages ont regroupé une majorité de femmes (70%).

L’année 2007 a été marquée par la définition de statuts associatifs, l’équipe bolivienne va désormais s’appeler « Inti Illimani ».

En 2007, l’équipe d’Arequipa a réalisé 18 stages de construction, la plupart dans les centres nutritionnels des quartiers de Alto Cayma, Cono Norte et Horacio Zeballos. Au total, 366 cuiseurs solaires ont été construits au cours de 18 stages. Le public concerne essentiellement des mères célibataires. 75% des participants sont des femmes, qui gagnent en moyenne 339 Soles par mois, soit 2,60 € par jour. Le partenariat avec les 3 associations françaises, « Enfance et avenir », « Enfants de l’espoir » et « Les enfants du soleil » a ainsi perduré en 2007, après une première année de collaboration en 2006. Ces 3 associations accompagnent techniquement et financièrement les programmes de diffusion de cuiseurs solaires à Arequipa.

Outre la collaboration avec les centres nutritionnels des bidonvilles d’Arequipa, l’ équipe a renforcé ses partenariats dans la région du Colca, avec l’Agence de Coopération Espagnole et les municipalités bénéficiaires des stages. Leur soutien porte notamment sur la participation financière aux frais occasionnés pendant les stages de construction de cuiseurs solaires.