Cette mission consistait notamment à :
- Rencontrer les PME productrices pour échanger sur la fabrication des CBE actuels
- Rencontrer les producteurs d’un modèle métallo-céramique à charbon
- Connaître les possibilités de fabrication de cuiseur en argile
Dans les grandes lignes, voici les conclusions des 3 points cités ci-dessus :
Rencontre avec les PME productrices
Quelles améliorations apporter au CBE actuel et comment baisser les coûts de production ?
Voici les 2 grands axes de réflexion abordés avec la PME Sangarédi, groupement d’artisans qui emploie environ 70 salariés et apprentis. La production de CBE a largement participé au développement de cette coopérative.
Les coûts de production du CBE ont été analysés dans les détails (cheminée coudée, tôle pour l’enveloppe, le fond et le dessus du CBE, la chemise, la peinture, la grille, les poignées, le transport des matières premières, la main d’oeuvre etc).
Cette analyse n’a pas permis de relever des modifications potentielles permettant de réduire notablement les coûts de production de cuiseur, estimés à environ 22 €.
Atelier cuiseurs charbon de bois
Une forte demande pour des cuiseurs charbon de bois émane des familles, particulièrement en milieu urbain.
Il existe de nombreux types de foyers sur le marché : des foyers en tôle, de plus ou moins bonne qualité, des foyers métallo-céramique, des cuiseurs en poterie sans enveloppe métallique. La durée de vie de ces différents modèles varie de quelques mois à 5 ans, avec des prix très différents selon la qualité des matériaux utilisés.
- Le "Jambar Sénégalais" (argile avec insert céramique) obtient les meilleurs résultats du point de vue de la consommation de
charbon, et des temps de cuisson.
- Le CBE : la PME de Sangadéri à fabriqué une pièce s’adaptant dans la cheminée du CBE, pour la cuisson au charbon de bois. Cette adaptation donne également de bons résultats en terme de consommation. En revanche, les temps de cuissons sont plus longs. Ceci s’explique probablement par la faible quantité de charbon que l’on peut mettre à la fois.
Sans surprise, le cuiseur traditionnel (non isolé) est celui qui consomme le plus et avec des temps longs.
La Guinée n’a pas de tradition de potiers. Quelques familles isolées fabriquent des poteries et des cuiseurs, mais avec de l’argile de mauvaise qualité. D’autres familles, dans la région de Kankan (Haute Guinée), produisent des poteries, avec de l’argile qui semble de meilleure qualité. Mais cette région est très éloignée de la Basse Guinée et les routes reliant les 2 régions sont en très mauvais états. Compte tenu de la fragilité des inserts, les questions de logistique risquent d’être un frein difficile à surmonter.
D’autre part, des artisans potiers se sont aussi regroupés en coopérative et sont équipés de fours. Ils sont probablement en capacité de produire des inserts de qualité.
En conclusion, il semble prématuré de prévoir le développement d’un cuiseur charbon de bois tant que nous n’aurons pas identifié la zone de fabrication en incluant tous les aspects : qualité de l’argile, compétences des potiers, logistique.
Mission exploratoire sur les possibilités de fabrication de cuiseur en argile
Les différents ateliers qui se sont tenus depuis le début du projet montrent que les familles semblent prêtes à acheter leur cuiseur un peu plus du tiers du coût total réel (production + commercialisation). Chaque cuiseur nécessite donc une forte subvention. La réduction des coûts de production du cuiseur est donc vitale pour garantir la pérennité du projet.
Le coude métallique représente 1/3 du coût de production (Main
d’oeuvre comprise). L’une des pistes possible est le remplacement du coude métallique par un ensemble de plaques en argile. Ce cuiseur est composé de 9 plaques d’argile fabriquées par moulage et cuites au four. Les plaques permettent de reconstituer le « L » du rocket stove (principe du cuiseur tôle).
Des prototypes réalisés au Maroc ont montré qu’un tel choix pouvait permettre de réduire de près de moitié les coûts de production tout en conservant les caractéristiques du cuiseur en tôle. Pour en savoir plus, lire l’article, page 19, de la revue n°32 de BISS (juillet 2015).
La principale difficulté consiste à trouver de l’argile de bonne qualité et des potiers compétents. 3 régions ont été identifiées pour une réalisation possible des plaques :
Kounissa, Basse Guinée
Coyah, Basse Guinée
Kankan, Haute Guinée
La qualité de la livraison et les capacités de production permettront de définir la ou les sources d’approvisionnement possibles.
